Seaska développe actuellement trois projets complémentaires de l’enseignement immersif
“Le système d’enseignement par immersion n’a pas pour but d’apprendre une langue aux élèves, dans notre cas, l’eskuara. L’objectif du modèle immersif est de faire en sorte que les enfants puissent vivre en langue basque. C’est avec cette philosophie que nous avons mis en place les projets Eskuaraz Bizi, Eskual Soin Jarduera et Bertsolaritza”, ont expliqué Aitor Sarasua et Ellande Alfaro, porteurs des deux premiers projets cités. “À travers nos projets, nous essayons d’offrir aux élèves les outils linguistiques pour leur développement personnel et social”, ont-ils ajouté, “mais en même temps nous assurons la transmission d’une langue et d’une culture qui nous sont propres”.
Par exemple, à travers la démarche Eskual Soin Jarduera (Jeux basques et éducation physique) “nous récupérons des jeux basques qui relèvent de notre tradition, du travail quotidien de nos anciens. Et en même temps nous offrons aux élèves des outils pour qu’ils développent leurs qualités psychomotrices, sociales, culturelles, de relation de groupe…”, explique Ellande Alfaro.
Ce projet relève d’une démarche antérieure de 15 ans d’expérience : ikaspilota.
“Notre but avec Ikaspilota n’est aucunement de créer des pilotari, tout comme le but du projet Eskual Soin Jarduera n’est pas de créer des sportifs. Nous essayons d’exploiter le côté ludique et donner aux élèves des outils pour qu’ils puissent échanger entre eux en langue basque”, ajoute-il. Et à Aitor Sarasua d’ajouter : “Le projet Bertsolaritza ne cherche non plus à faire des enfants des futurs bertsolari. Ce programme mis en place dans certaines ikastola par l’association Bertsolarien Elkartea et développé désormais dans l’ensemble des centres éducatifs de la Confédération des Ikastola des sept provinces a pour but de montrer aux enfants que la langue peut devenir un jeu, qu’ils peuvent l’utiliser pour jouer et pour chanter, et qu’ils peuvent y trouver du plaisir”.
Pas d’uniformisation
Les trois projets sont développés dans l’ensemble du Pays Basque, mais ils sont gérés par des responsables locaux selon leurs besoins. “On ne veut pas d’uniformisation, au contraire. Les trois projets ne font qu’établir une base en commun sur laquelle chaque ikastola développe un programme spécifique” , souligne Aitor Sarasua. “Par exemple s’explique Ellande Alfaro, pour la pelote, au Bizkaia on va développer plutôt la Zesta Punta, alors que dans d’autres provinces ce sera le Rebot ou la Pala ou le Trinquet”. Ces expériences ne sont pas nouvelles, mais la nouveauté des projets est le fait qu’ils systématisent des expériences qui ont eu des résultats positifs. Une systématisation sans uniformisation, insiste-t-on, qui devra avoir sa place dans le Curriculum Basque c’est à dire, le guide qui rassemble les concepts, matières, méthodologies et stratégies pédagogiques que les administrations ou les écoles fixent comme schémas d’apprentissage dans l’enseignement obligatoire, qui est en train d’être élaboré par la Confédération des Ikastola.